Que tu sois désespéré(e) d’être encore célibataire, en attente d’un travail, d’un logement ou d’un bébé qui ne vient pas, je voudrais t’encourager aujourd’hui à voir les choses autrement. Je voudrais t’aider à garder confiance, comme une amie qui est aussi passée par des saisons d’attente longues et éprouvantes… Que cet article soit un réconfort et une source de motivation pour toi, et pour tous ceux et celles qui attendent : vous êtes à un moment crucial de votre vie.
❌Tu n’es pas dans une salle d’attente
La première chose à bannir, c’est tout ce qui peut s’apparenter de près ou de loin à une salle d’attente (et puis, soyons honnêtes, on déteste tous attendre des heures pour un rendez-vous de médecin ou, pire, un rendez-vous administratif 🙃). Dans la vie, il n’y a pas d’un côté les périodes actives avec plein de projets, d’expériences et d’avancées en tout genre, et de l’autre côté les périodes d’attente pendant lesquelles on poireaute, on ronge son frein et on ne fait plus rien.
La vie ne comporte pas de salle d’attente. Nous avons cette impression de devoir parfois patienter des années dans un sas fermé, en attendant vainement qu’une porte s’ouvre et que nous puissions enfin avancer, mais ce n’est qu’une impression. En réalité, les plus grandes croissances, les plus grandes avancées humaines et spirituelles, se font dans les saisons d’attente.
N’ayons pas peur de l’affirmer haut et fort : les plus grandes croissances, les plus grandes avancées humaines et spirituelles, se font dans les saisons d’attente.
C’est quelque chose que notre société productiviste à l’extrême ne peut tout simplement pas entendre, et que nous avons beaucoup de mal à comprendre nous-mêmes. Nous voudrions tout avoir, tout de suite, tout le temps. Mais ce n’est pas comme ça que Dieu a envisagé la vie. Pour qu’une plante pousse, il faut que la graine reste plusieurs semaines dans la terre, sans que rien ne semble se passer. Pour qu’un bébé voie le jour, il faut qu’il passe neuf mois dans le ventre de sa mère. Pour qu’une forêt se développe, il faut des années et des années, parfois même des centaines d’années.
Attente subie ou choisie ? 🤔
Il peut arriver que nous choisissions nous-mêmes d’attendre. Par exemple, de différer une grossesse désirée à cause de la santé de la mère, ou de nous marier un peu plus tard le temps d’avoir une situation stable (à propos des fiançailles longues, n’hésite pas à faire un tour sur l’article Un long chemin de fiançailles).
Finalement, ces attentes choisies avec discernement ne sont pas forcément les plus difficiles à vivre, parce qu’elles ont du sens et que nous les avons voulues. Mais bien souvent, l’attente la plus douloureuse, la plus compliquée, est bien entendu celle que nous n’avons pas choisie. C’est l’attente du boulot qui ne vient pas et qui nous fait perdre toute confiance en nous, l’attente du bébé qui ne rejoint pas notre famille malgré les mois/années d’essais, l’attente du conjoint qu’on ne rencontre pas alors que tout le monde se marie autour de nous…
Ces attentes semblent particulièrement longues et ardues parce que nous ne les avons pas décidées. Nous les subissons, nous prions pour que la situation change et pourtant elle perdure, et cela nous mine à petit feu. Il ne faut pas minimiser cela. L’attente peut véritablement nous mettre à terre, saper notre espérance, nous faire souffrir comme jamais, et il n’est pas rare qu’elle s’accompagne parfois d’une prise de distance avec la foi ou d’une dépression.
Cependant, il nous reste toujours la possibilité de choisir au lieu de subir. Ce choix, Dieu le met devant nous : « Veux-tu ? ». Aussi difficile qu’il puisse être de réussir à répondre « oui » à ce que nous traversons, ce choix est toujours possible. « Acceptes-tu d’attendre et de Me faire confiance ? Acceptes-tu de dire oui au plan que j’ai pour toi ? Es-tu d’accord pour Me laisser travailler en toi à travers les évènements (ou non-évènements) de ton existence ? »
L’attente est le temps du travail de Dieu en toi
Quand je relis ma vie, il est on ne peut plus clair que les périodes de plus forte croissance spirituelle ont été les périodes d’attente. Quand Dieu te fait patienter, qu’Il ne te donne pas tout de suite ce que tu désires, c’est toujours parce qu’Il veut effectuer un travail en toi. Quand Il te retire quelque chose, c’est toujours pour te donner bien davantage.
L’attente nous oblige à reconsidérer notre foi. Est-ce que j’aime Dieu pour ce qu’Il m’apporte, ou est-ce que je L’aime pour Lui-même ? Est-ce que parfois, au fond, je ne préfèrerais pas les dons au Donateur ? Quand l’attente se fait longue, cette question revient inévitablement sur le devant de la scène. Et c’est comme si le Seigneur nous la posait : « M’aimes-tu même si je ne te donne pas ce que tu veux plus que tout ? M’aimes-tu plus que cette chose que tu me demandes avec tant d’insistance ? Me préfères-tu réellement à tout le reste ? »
Dans l’attente, nos idoles sont mises à mal et se révèlent parfois au grand jour (si tu te poses la question de savoir quelles pourraient être tes idoles, je t’invite à lire les articles de la série A propos de nos idoles). C’est une bonne chose en soi, mais qui est loin d’être agréable. Personne n’aime découvrir qu’il est esclave alors qu’il se croyait libre… et pourtant, c’est le premier pas pour devenir libre, justement.
L’attente creuse aussi notre désir, le purifie de tout ce qui était trop égoïste ou intéressé, pour nous permettre de voir les choses davantage comme des cadeaux de Dieu que comme des dus. Se marier ou tomber enceinte après des années d’attente n’a pas la même saveur que si cela nous était tombé tout cuit dans le bec, c’est certain ! C’est également l’occasion qu’utilise le Seigneur pour nous préparer à ce que nous aurons à vivre. Ce n’est sûrement pas une période inactive ou inutile, loin de là !
Choisir de faire la volonté de Dieu ✔️
Dit comme ça, ça semble facile (bien sûr que je veux faire la volonté de Dieu ! Je suis chrétien, c’est évident voyons). Mais je t’assure que ça ne l’est pas. Quand nous disons dans le Notre Père : « que Ta volonté soit faite », nous pensons souvent à peine à ce que nous disons. Mais le vivre, c’est autre chose.
La volonté de Dieu se révèle dans les évènements que nous avons à vivre, dans les situations que nous traversons, dans les portes qu’Il ouvre et celles qu’Il ferme devant nous. Pas besoin de faire un bac+10 en discernement spirituel pour découvrir cela (en revanche il peut être vraiment utile, voire absolument nécessaire, de se faire accompagner spirituellement, et je ne peux que te le conseiller à 1000%).
Dans cette saison d’attente, suis-je attentif/attentive à faire la volonté de Dieu et à Le suivre où qu’Il m’emmène ? Ou suis-je constamment en train de faire des plans, et de demander au Seigneur de les réaliser ? Quand je prie, est-ce que je Lui demande de m’aider à faire Sa volonté, ou est-ce que je Lui demande uniquement d’exaucer tous mes vœux, bref, de faire ma volonté ?
Dieu n’est pas un sadique. C’est un bon Père qui ne donne que de bonnes choses à Ses enfants (Lc 11, 11-13). Et souvent ce qui nous bloque et nous empêche de Lui faire confiance, c’est que nous avons peur de Lui, peur qu’Il ne soit pas aussi bon et aimant qu’Il le prétend, peur qu’Il choisisse systématiquement la pire option pour nous, qu’Il nous oblige à faire ce que nous ne voulons surtout pas faire.
Quand l’attente dure, bien souvent, nous sommes obligés de revenir aux fondamentaux de notre foi et de notre relation à Dieu. Et heureusement que nous passons par ces moments éprouvants, car ensuite, nous en sortons bien plus solides spirituellement. Abraham a attendu des années avant que Dieu ne lui donne un fils, mais sa confiance en Dieu en a été tellement grandie qu’il n’a pas hésité quand le Seigneur lui a demandé de sacrifier Isaac : il savait intimement et avec certitude que Dieu savait ce qu’Il faisait.
Cette attente est faite exprès pour toi
Plus tu te laisseras travailler par le Seigneur dans l’attente, et plus tu te détacheras de tout ce qui n’est pas bon pour toi. Alors, de détachement en détachement, tu seras de plus en plus libre, et donc, de plus en plus heureux(se). Ton amour pour Dieu se fortifiera jusqu’à préférer Sa volonté à tout, jusqu’à mettre toute ta confiance en Lui sans réserve. Tu n’auras peut-être même plus l’impression d’attendre, mais tout simplement d’aimer Dieu et de Lui être fidèle.
N’aie pas peur, cette attente est faite exprès pour toi. Tout ce qui t’arrive est fait exprès pour toi. Il n’est pas en ton pouvoir de trouver l’homme ou la femme de ta vie, simplement de te laisser guider par le Seigneur vers cette personne, en Son temps. Il n’est pas non plus en ton pouvoir d’obtenir le poste ou le logement dont tu as besoin, tout ce que tu as à faire c’est de les chercher avec confiance et abandon, car la Providence veille. Et Dieu saura ouvrir les portes en temps voulu.
Quand Dieu ferme une porte, nul ne peut l’ouvrir, et quand Il en ouvre une, nul ne peut la fermer (Ap 3, 7-8). Tu restes libre de t’acharner en vain sur la porte fermée ou de refuser d’entrer par la porte ouverte, mais tu peux aussi patiemment attendre qu’une porte s’ouvre, et sois-en sûr, le Seigneur en ouvrira pour toi. En revanche, il n’est pas en ton pouvoir d’ouvrir ou de fermer quelque porte que ce soit, laisse ce job au Seigneur, et mets simplement tes pas dans les Siens !
Je te propose de terminer sur cette prière de saint Charles de Foucauld qui m’a toujours aidée dans les moments d’attente difficiles :
« Mon Père, je m’abandonne à Toi, fais de moi ce qu’il Te plaira.
Quoi que Tu fasses de moi, je Te remercie.
Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes Tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.
Je remets mon âme entre Tes mains.
Je Te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je T’aime, et que ce m’est un besoin d’amour
de me donner, de me remettre entre Tes mains, sans mesure,
avec une infinie confiance, car Tu es mon Père. »
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