Non mais t’as vu ce que tu écoutes ? – Partie 1 : témoignage

Avant de commencer cet article, je voudrais publier un (petit) avertissement : les lignes que vous allez lire n’ont pas pour but de juger qui que ce soit, ni de dresser une liste des « bons » et des « mauvais » selon leur playlist Spotify… Je ne suis pas une experte en la matière, encore moins un modèle à suivre, mais je voulais simplement vous partager quelques pistes de réflexion à partir de mon expérience et de celle d’autres personnes autour de moi. Ceci étant dit, nous pouvons commencer 🙂

Le contexte

Grande fan de musique, j’ai la chance d’avoir fait des études de piano assez poussées au conservatoire : on peut dire que je baigne dans l’univers artistique depuis mon plus jeune âge, et ce n’est pas prêt de changer ! Comme beaucoup, j’écoute énormément de musique lors de mes trajets en voiture, en faisant la cuisine ou le ménage, mais aussi tout simplement pour me détendre.

Pendant mon enfance, nous n’avions que des CD à la maison, ce qui a forcément limité un peu mes possibilités d’écoute (d’autant plus qu’il s’agissait presque exclusivement des artistes préférés de ma mère – voilà d’où vient ma connaissance très complète de la discographie de Jean-Jacques Goldman et de Céline Dion). Mais à l’adolescence arrive enfin celui qui sera pendant quelques années mon plus fidèle compagnon, un MP3, dans lequel j’importe tous les tubes du moment, « ma » musique, celle que j’aime vraiment.

C’est là que les problèmes commencent

Car, oui, j’adore la pop américaine (Rihanna, Beyoncé, Taylor Swift, Katy Perry…), et mon cher MP3 en est saturé. Normal, pour une ado, me direz-vous. Mais j’ai beau ne pas être une flèche en anglais à cette époque, je m’intéresse tout de même aux paroles, que je trouve sur certains sites dans leur version traduite. Je tombe sur du sexe, beaucoup, mais aussi de la violence (Russian Roulette de Rihanna, pour citer l’exemple qui m’a le plus marquée, et que j’écoute alors en boucle), de la drogue, et même des paroles carrément sataniques.

Deux possibilités s’offrent à moi

Soit je supprime tous ces titres, et leurs chanteurs, de mes playlists, soit je fais abstraction des paroles et je continue à écouter, bien que sachant pertinemment de quoi parlent ces chansons. Eh bien, j’ai choisi la deuxième option. Je me mets même à regarder les clips, encore plus explicites que les paroles, avec un mélange de répulsion et de fascination. Je n’ai que 14 ans, je suis facilement influençable, et les images me marquent profondément.

Au début, je sens bien dans ma conscience d’adolescente que ces chansons ne sont pas bonnes, qu’elles ne doivent pas plaire à Dieu. Puis, progressivement, je finis par trouver des excuses aux chanteurs, par ne plus être choquée par certaines paroles, et par écouter des chansons que je n’aurais jamais écoutées auparavant.

Jusqu’au jour où je dis « stop »

Un jour, comme sous le coup d’un électrochoc, je supprime toutes les chansons de mon MP3 qui ne me semblent pas « bonnes » à écouter – c’est-à-dire à peu près les trois-quarts. J’avais soudain pris conscience, de manière très aiguë, que, non, ce n’était pas bon pour moi, pas sain, d’être sans cesse « polluée » par ce genre de musique. J’avais de plus en plus des pensées suicidaires, je sentais que je m’accoutumais à des choses qui auraient dû me faire fuir, et je voyais très bien que cela venait de ce que j’écoutais H24 à fond sur mon baladeur.

Et pourtant…

En réalité, j’ai recommencé quelques années plus tard à écouter de la musique « malsaine ». Je ne regardais plus de clips, mes goûts musicaux avaient changé, mais j’avais en revanche beaucoup progressé en anglais et étais désormais capable de comprendre de quoi parlait une chanson, simplement en l’écoutant. Cette fois encore, je dissociais mentalement les paroles de la musique, et si cette dernière me plaisait, je me concentrais dessus en faisant abstraction du texte (un bon exemple : I feel it coming de The Weeknd, que j’aimais uniquement pour sa musique, en faisant « comme si » je ne comprenais pas les paroles).

Jusqu’à l’été dernier. Je suis enceinte, en vacances avec mon mari, et nous écoutons de la musique à fond dans la voiture, lorsque soudain je me sens mal à l’aise. La chanson, brutalement, me paraît malsaine, perturbante. Je l’ai pourtant écoutée des dizaines de fois sans problème, mais cette fois-ci je sens bien que ce n’est pas bon pour nous. Je me sens surtout mal vis-à-vis du bébé, dans mon ventre, qui entend lui aussi cette musique.

J’en parle aussitôt à mon mari

Bon, ok, sur le coup, il me prend un peu pour une folle, mais finalement, il voit très bien le problème lui aussi. Le soir même, je tombe « par hasard » sur une vidéo de Milena Ciciotti, une jeune maman américaine, qui parle de son témoignage sur le rap et le fait qu’elle a compris à travers sa maman que le Seigneur ne voulait plus qu’elle écoute certaines chansons (la vidéo est ici, en anglais). Cela me conforte totalement dans ce que je viens de comprendre.

Et ce que je comprends surtout, à travers tous ces petits signes du Seigneur, c’est que toute musique n’est pas bonne à écouter. Comme le dirait saint Paul :

« « Tout m’est permis », dit-on, mais je dis : « Tout n’est pas bon ». » 1Co 6, 12

Certains chrétiens un peu « radicaux » estiment qu’il ne faut écouter que de la musique explicitement chrétienne. Sans en arriver là, pas besoin d’être devin pour voir que les paroles de certains artistes sont mauvaises, prônent un message contraire à l’Évangile, voire glorifient Satan. Si j’aime Dieu et désire faire Sa volonté, puis-je vraiment écouter ces chansons sans sourciller ? Puis-je prétendre aimer sincèrement un ami et, en même temps, passer ma journée à danser sur des musiques qui le salissent et se moquent de lui ?

J’ai quand même dû me faire un peu violence

En essayant d’être la plus honnête possible avec moi-même et avec Dieu, il m’était impossible de continuer à avoir certains artistes dans mes playlists. Cependant, cela m’a beaucoup coûté de prendre la décision de ne plus écouter certains d’entre eux, dont j’étais fan depuis près de dix ans… Je crois que c’est aussi pour cela que j’ai tant tardé à voir les choses en face et à agir en conséquence ; je savais que cela impliquerait de dire au-revoir à certaines chansons, à certains chanteurs en particulier.

Et en même temps, une fois la décision prise, je ne l’ai jamais regrettée. Le Seigneur continue à me faire des piqûres de rappel, notamment lorsque je relâche un peu ma vigilance. Mais désormais, je ne me sens plus écartelée entre mon amour pour Dieu et mon amour de la musique. Je me sens beaucoup plus libre, beaucoup plus en paix.

Et ça, ça n’a pas de prix

C’est pour cela que je souhaitais vous partager mon expérience à ce sujet – sujet trop peu, voire jamais abordé il me semble. Dans la partie 2 de cet article, je vous propose d’aller un peu plus loin dans la réflexion ; et bien sûr, je suis vraiment intéressée de connaître votre avis, quel qu’il soit 🙂

 

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J'ai voulu créer ce blog quand, encore lycéenne, je me suis mise à chercher des infos sur la vision chrétienne du couple et des relations, et que je n'ai rien trouvé d'intéressant sur internet ! Aujourd'hui, quelques années ont passé, je suis mariée depuis 2019 et maman de trois petits bouts - et vous êtes sur le blog que la lycéenne que j'étais rêvait de créer :)

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