Aujourd’hui, je voudrais parler d’un sujet qui me tient à cœur, ou plutôt aux entrailles : le combat contre l’avortement, le combat pour la vie. Je crois que le temps est fini où nous, chrétiens, nous taisions par honte ou par crainte de paraître ringard. Tu te dis globalement que l’avortement, « c’est mal », mais tu n’as jamais vraiment creusé le sujet ? C’est parti, on en parle 👊
L’avortement, un sujet clivant 🚩
S’il existe un sujet sensible et source de division, c’est bien l’avortement… Et il serait facile de se dire « j’ai mon avis, après, ce que font les autres ne me concerne pas ». Alors oui, c’est valable pour certains sujets, mais certainement pas pour ce sujet-là.
L’avortement, n’ayons pas peur des mots, est un meurtre. Le meurtre d’un bébé sans aucun moyen de défense, innocent car n’ayant strictement rien fait de mal, empêché de vivre sur le seul motif qu’il est gênant et qu’on préférerait ne pas le voir grandir. Unanimement, nous sommes tous d’accord pour dire qu’il ne faut pas tuer, c’est l’un des dix commandements (même les athées nous rejoignent sur ce point). Par contre, quand il s’agit de l’être le plus fragile et innocent qui soit, là, ce ne serait plus un problème ?
Tant que nous n’accepterons pas de reconnaître l’avortement pour ce qu’il est, c’est-à-dire l’un des crimes les plus abjects qui soient, nous continuerons à nous enfermer dans le déni.
Déni de la souffrance des mamans ayant avorté, à qui on répète qu’il s’agit d’un acte anodin et que tout ira bien pour elles, et qui ne se sentent pas autorisées à dire leur peine, leurs regrets parfois, leur difficulté à avancer suite à cet acte qui change une vie (on ne peut pas revenir en arrière…). Déni de la souffrance des papas, plus souvent qu’on ne le pense, qui dans certains cas sont mis devant le fait accompli comme si cela ne les concernait pas une seule seconde. Et bien sûr déni de la souffrance des bébés, arrachés à la vie, démembrés vivants pour beaucoup, contraints de mourir parce que non-désirés.
Ne soyons pas tièdes…
La plupart des chrétiens sont contre l’avortement, c’est un fait. Mais beaucoup d’entre eux sont finalement assez tièdes sur le sujet. Entre les défaitistes (« de toute façon ça fait des dizaines d’années que la loi Veil est passée, on ne pourra pas revenir en arrière, c’est trop tard »), les blasés (« y a tellement de problèmes dans cette société, on n’est plus à un problème près ») et les non-concernés (« je n’avorterai pas, mais je n’y peux rien si les autres le font »), force est de constater que la plupart des chrétiens ne se battent plus contre l’avortement.
La situation aux États-Unis devrait cependant nous redonner espoir, avec la révocation de l’arrêt Roe v. Wade en 2022, permettant à chaque état qui le souhaite de limiter l’accès à l’avortement dans sa juridiction (plusieurs états ont déjà interdit l’IVG ou prévoient de le faire). Dans ce pays, cela fait des années que des groupes pro-vie (comme Live Action ou Students for Life) se mobilisent sur le terrain et dans les médias pour dénoncer la réalité de l’avortement et défendre les droits des enfants à naître.
Les États-Unis sont pourtant l’un des pays les plus agressifs contre la vie. Dans certains états fédérés, l’avortement est légal jusqu’à 24 semaines de grossesse, voire jusqu’au jour de la naissance ! Mais les renversements de situation récents prouvent, s’il en est besoin, qu’il n’est jamais trop tard. Une loi peut toujours être abolie. De nouvelles décisions peuvent toujours être prises. L’opinion publique elle-même peut toujours évoluer. Ne mettons pas de bornes à ce que Dieu est capable de faire dans ce monde ❌
Pourquoi ce combat est important ⤵️
Le combat pour la vie n’est pas un combat comme un autre. C’est un combat prioritaire. Pourquoi ? Déjà parce que Dieu est un Dieu de vie, qui crée toute vie humaine et aime chacune d’entre elles comme si elle était la seule. Ensuite, parce qu’il est de notre devoir de défendre les plus faibles et les plus fragiles, ceux qui ne peuvent pas se défendre, les innocents, les tout-petits. Les bébés in utero sont les plus fragiles et les plus innocents des êtres humains existant sur cette planète !
Pourtant nous échouons à les protéger de ceux qui les trouvent gênants ou leur dénient le droit de vivre. Chaque année des millions d’avortements ont lieu de par le monde. Dans ce nombre, il faut compter les avortements par voie médicamenteuse ou par voie chirurgicale, mais aussi les IMG (interruptions médicales de grossesse, généralement dues à une suspicion d’handicap ou de malformation), et tous les avortements via stérilet ou via la pilule contraceptive, qui contient un agent abortif dans la plupart des cas. N’oublions pas non plus les bébés avortés dans le processus de PMA (procréation médicalement assistée), puisque les embryons générés sont détruits (= tués) s’ils ne « servent » pas.
Allons-nous laisser des millions de bébés innocents mourir chaque année devant nos yeux et faire comme si cela ne nous concernait pas ? Aucun génocide, aucun meurtre de masse, aucune guerre n’a fait autant de morts depuis les origines de l’humanité. Allons-nous sérieusement prétendre qu’il y a des combats plus importants à mener ? Que c’est inéluctable et qu’il n’y a rien à y faire ? Allons-nous détourner les yeux et continuer notre vie comme si de rien n’était ?
« Le plus grand destructeur de la paix aujourd’hui est le crime commis contre l’innocent enfant à naître. Si une mère peut tuer son propre enfant, qu’est-ce qui nous empêche de nous entretuer ? »
Sainte Mère Teresa
Il est temps de passer du bon côté de l’Histoire 🏛️
Quel est le bon côté de l’Histoire ? C’est une question que je me pose souvent quand je suis confrontée à des dilemmes moraux. Si tu connais la chanson Né en 17 à Leidenstadt de Jean-Jacques Goldman, c’est exactement de ça qu’il s’agit (le chanteur s’y demande quelle aurait été sa position durant la montée du nazisme en Allemagne s’il était né allemand et avait souffert des conséquences de la Première Guerre Mondiale).
Lorsque l’esclavage était autorisé, il aurait été facile de se dire « tellement de personnes utilisent des esclaves maintenant, c’est trop tard ». Et certains l’ont sûrement pensé. Beaucoup se disaient d’ailleurs qu’il était parfaitement légitime d’avoir des esclaves et que ces derniers n’étaient pas vraiment des êtres humains. Mais l’esclavage a été aboli et aujourd’hui, ce sont les esclavagistes que l’on accuse d’être inhumains et qui se retrouvent du mauvais côté de l’histoire.
Un jour, l’avortement sera unanimement reconnu comme un meurtre abject et ceux qui se seront battus pour le faire abolir seront vus comme des héros, des résistants. Dieu ne peut permettre qu’un crime de cette ampleur ne se poursuive éternellement, ni qu’il ne demeure impuni. Et nous, de quel côté de l’histoire serons-nous ? Serons-nous du côté de ceux qui n’ont pas osé élever la voix contre cette infamie ? Serons-nous de ceux qui ont laissé faire en se disant « c’est comme ça, c’est la société, on n’y peut rien » ?
Quelles armes dans ce combat contre l’avortement ? ⚔️
Au risque d’en surprendre plus d’un, je crois fermement que l’arme la plus efficace dans ce combat est la prière. Je ne peux pas changer le cœur de nos dirigeants ni des personnes qui pratiquent des avortements quotidiennement. Mais Dieu le peut. Et ma prière est une arme puissante pour faire advenir le Royaume de Dieu sur terre.
« Qu’elle est donc grande la puissance de la prière ! On dirait une reine ayant à chaque instant libre accès auprès du Roi et pouvant obtenir tout ce qu’elle demande »
Sainte Thérèse de Lisieux
Nous pouvons aussi offrir toutes nos épreuves, grandes et petites, toutes nos contrariétés, toutes nos douleurs pour les bébés et leurs mamans. Nous pouvons aller à la messe à cette intention, faire des neuvaines à cette intention, bref en faire un sujet majeur de nos prières et de nos offrandes au Seigneur.
Une autre arme est la connaissance. Nous avons un besoin urgent de nous former sur le sujet de la protection de la vie pour être capable de mieux comprendre les enjeux et la réalité du terrain. Nous devons aussi être capable de répondre aux arguments des pro-avortement de manière solide et fondée, au-delà des arguments religieux.
Nous ne sommes pas contre l’avortement par principe, mais parce que nous défendons le caractère sacré et inviolable de toute vie humaine, sa dignité dès la conception, sa valeur inestimable. D’où l’importance de creuser notre amour pour la vie, pour les bébés à naître, de mieux connaître ce qui se passe in utero et toute la réalité de la croissance du bébé, pour que notre regard reste toujours tourné avec émerveillement vers la vie, et non focalisé sur la mort. Cette vidéo de Live Action est un bon outil pour cela :
S’engager pour la vie, concrètement 🤰
Un bon moyen concret de se battre pour la vie est bien sûr de s’engager dans des associations de défense de la vie humaine, comme Alliance Vita, SOS Bébé ou la Marche pour la Vie (pour ne citer qu’elles). Mais ce n’est pas toujours possible, selon nos circonstances de vie, et cela ne nous empêche pas pour autant de défendre les enfants à naître.
Je suis pour ma part persuadée que nous pouvons chacun changer les choses à notre échelle, en promouvant une culture de la vie, une culture où les enfants sont aimés et protégés dès la conception. Cette culture commence dans notre famille, à notre travail, dans notre quotidien. Cela passe par la manière dont j’envisage moi-même la vie, et par la manière dont j’en parle.
Trop de pro-vie sont des contre-témoignages parce qu’ils voient leurs propres enfants comme un fardeau, qu’ils prient pour ne pas en avoir trop et se plaignent constamment de leur progéniture. Défendre et aimer la vie commence là. Comment est-ce que j’accueille une grossesse qui « tombe au mauvais moment » ? Ai-je une mentalité contraceptive (au sujet de la contraception, tu peux checker cet article du blog La contraception, parlons-en) ? Ai-je une mentalité de victime en ce qui concerne ma maternité, ma paternité ?
Le discours des pro-choix manque cruellement de cohérence puisqu’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord pour savoir à quel stade de grossesse un bébé peut-il être considéré comme un humain à part entière (et comme cette question du début de la vie est finalement traitée avec beaucoup de subjectivité par les défenseurs de l’avortement, certains en viennent même à dire qu’un nouveau-né n’est pas encore une personne 😵).
Mais notre discours pro-vie manque également cruellement de cohérence si nous défendons les bébés in utero tout en voyant les enfants comme des boulets ou des obstacles à notre épanouissement personnel. Et c’est pourquoi je reste persuadée que le combat pour la vie débute à la maison, dans nos familles, dans nos paroisses (quid des paroissiens anti-avortement qui râlent dès qu’il y a des enfants à la messe ? 🤪), avant toute chose.
N’oublions pas la miséricorde 🙏
Je voudrais terminer sur ce point crucial. N’oublions pas la miséricorde. Certaines femmes avortent plus ou moins contraintes et forcées ; d’autres le font par choix, voire le revendiquent haut et fort, mais cela ne veut pas dire qu’elle ne le regretteront pas un jour, ni qu’elles ne le regrettent pas déjà, au fond de leur conscience. Seul Dieu peut juger les reins et les cœurs.
Il peut être facile d’avoir un discours très « pharisien » sur l’avortement, de se croire supérieur aux autres simplement parce que nous n’avons pas avorté, et prétendre que les autres n’avaient qu’à faire pareil, que c’est bien fait pour eux s’ils regrettent, et que ce n’est pas notre problème. Pourtant, la souffrance des autres devrait toujours être notre problème. Et même face au militant pro-choix le plus extrémiste, il est toujours de notre devoir de le voir comme un enfant de Dieu. C’est le péché que nous condamnons, pas le pécheur.
J’ajouterais que nous ne pouvons pas être pro-vie et seulement nous préoccuper de la question de l’avortement. Si nous aimons la vie et voulons la défendre, nous devons aussi prendre soin des mamans en difficulté, soutenir les femmes qui accouchent, s’entraider pour soulager les mamans débordées, valoriser le travail des mamans (qu’elles soient à la maison ou travaillent à l’extérieur), bref, apporter notre aide dès que nous le pouvons – et c’est valable aussi pour les papas bien sûr.
Cela commence dans notre entourage, en apportant des plats chauds, en proposant de garder les enfants régulièrement, en étant à l’écoute et encourageants avec les parents qui nous entourent, quels qu’ils soient.
C’est l’amour qui sauvera le monde, et en l’occurrence les bébés à naître et leur famille. La culture de mort ne sera vaincue que par l’amour, et l’amour dans la vérité. Que le Seigneur nous donne de toujours aimer et protéger la vie qui, dès la conception, est une merveille et le plus beau cadeau qu’Il puisse faire à l’humanité ❤️
« Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice.
Le Seigneur donnera Ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant Lui, et Ses pas traceront le chemin. »
(Ps 84, 11-14)
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