A propos de nos idoles – Partie 1 : Repérer nos idoles

Voici le premier article de notre série sur les idoles ! Idoles qui remplissent nos vies, souvent sans que nous nous en rendions compte, et qui nous détournent de Dieu et du bonheur. Pour sortir de l’idolâtrie, il nous faut tout d’abord repérer nos idoles, et c’est donc le sujet de ce premier article.

Cette série sur les idoles doit beaucoup au travail d’Anne Merlo et je l’en remercie vivement ; je ne peux que vous inviter à écouter ses conférences et à lire ses livres sur le sujet !

Le B.A.-BA de l’idolâtrie

« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage. Tu n’auras pas d’autres dieux que Moi. Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces images pour leur rendre un culte. Car Moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux » Dt 5, 6-9

La Bible contient plusieurs versets sur les idoles, et ils sont très clairs : l’idolâtrie est un péché, qui nuit gravement à notre relation avec le Seigneur. Dieu Lui-même nous dit : « Tu n’auras pas d’autres dieux que Moi ». Et pourtant, en creusant un peu, nous découvrons facilement que nous avons beaucoup d’autres dieux, que nous vénérons à la place de Dieu. En cela, nous sommes tous idolâtres ; cependant, nous n’en sommes pas toujours conscients.

Le piège dans lequel nous tombons souvent, c’est de penser au veau d’or fabriqué par le peuple hébreu dans le désert après avoir quitté l’Égypte (Ex 32). Non pas qu’il ne s’agisse pas d’une idole, car c’en était bien une ; mais si nous pensons que nos idoles ressemblent forcément à ce veau d’or ou à quelque autre statue, nous aurons généralement l’impression que peu de gens sont vraiment idolâtres.

Or les idoles prennent toutes les formes possibles

Je parie que nous ne devons pas être nombreux à vouloir ériger un veau d’or pour l’adorer ! En revanche, nous avons tous la tentation de nous fabriquer nos propres dieux et de les vénérer à la place du Seigneur. Cela ne veut pas non plus dire que nous allons voir chez les autres religions, même si de plus en plus de chrétiens le font, ce qui n’aboutit qu’à une sorte de syncrétisme vide de sens.

Le véritable problème que nous rencontrons, c’est que nous avons du mal à croire en Dieu et à entrer dans une véritable relation avec Lui. C’est l’un des sujets de l’excellent livre d’Anne Merlo, Maman, lâche-moi !, qui parle d’ailleurs longuement des idoles, et que je vous recommande. Nous projetons sur Dieu les fausses images que nous avons de Lui : un dieu vengeur, un dieu qui nous inflige des épreuves, un dieu lointain, inaccessible…

Nous avons peur de Dieu, nous nous méfions de Lui et nous ne sommes pas dans une relation d’amour avec Lui. Quand tout va bien, nous nous disons que c’est parce que nous faisons la volonté du Seigneur, et quand les épreuves arrivent, nous commençons à douter de Lui, nous L’accusons de chercher à nous punir, et nous nous demandons ce que nous avons pu faire de mal pour mériter cela. J’en parle plus longuement dans l’article En finir avec les « pourquoi ? ».

Les idoles nous rassurent

C’est précisément pour cela que nous nous mettons à adorer des idoles : pour nous rassurer, pour essayer de reprendre le contrôle sur la situation. Comme Dieu semble incompréhensible et inaccessible, nous allons nous créer des dieux facilement appréhendables et concrets. Comme Il nous fait peur, nous allons nous réfugier auprès d’une idole familière.

L’idole est toujours là pour combler un manque. C’est d’ailleurs pour cette raison précise que les hébreux construisent le veau d’or : Moïse était parti et ne semblait pas revenir, lui qui était leur guide dans la traversée du désert.

« Le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne. Il se rassembla contre Aaron et lui dit : « Debout ! Fais-nous des dieux qui marchent devant nous. Car ce Moïse, l’homme qui nous a fait monter du pays d’Égypte, nous ne savons pas ce qui lui est arrivé. » » Ex 32, 1

Les idoles servent à combler ce que seul Dieu peut combler, et nous ne pouvons pas être satisfaits car le manque subsistera toujours tant que ce n’est pas Dieu qui le comble en nous. Cela me fait penser aux filles qui s’enfilent un pot de Nutella complet après une rupture : c’est leur manière de combler le manque, mais tout le Nutella du monde ne permettra jamais de réparer la relation.

Nos manques sont le lieu où Dieu vient nous retrouver

C’est tout le sens des Béatitudes (Mt 5) : ceux qui pleurent sont consolés par Dieu, ceux qui ont faim et soif de justice sont rassasiés par Lui. Malheureusement, nous cherchons bien souvent à colmater nos failles à travers des idoles au lieu de laisser Dieu agir en nous. Nous nous privons alors de Son aide, la seule vraiment efficace, et nous nous lions à de faux dieux.

Le problème avec les idoles, ce n’est pas seulement qu’elles ne sont pas efficaces et qu’elles prennent la place de Dieu en nous ; en réalité, ces idoles attaquent notre liberté, elles se « nourrissent » de nous pour exister et nous rendent esclaves. Anne Merlo explique que chaque idole exige des sacrifices d’enfant. De fait, l’enfant en nous, le fils bien-aimé du Père, libre d’aimer et de choisir le bien, doit être sacrifié aux idoles auxquelles nous nous enchaînons.

Nous le voyons bien avec les idoles des addictions. Beaucoup cherchent à combler un manque affectif ou divers autres manques en se tournant vers la pornographie ou la masturbation. Mais une fois qu’on y a touché, il est très difficile d’en sortir ; loin de combler nos manques, ces idoles les ont aggravés, et désormais le phénomène de manque engendré par les addictions s’ajoute à notre sentiment de manque initial.

C’est un cercle vicieux qui nous nuit et nuit aux autres

En réalité, ce n’est pas surprenant si nous prenons conscience que lorsque nous nous attachons à des idoles, nous nous attachons à des démons. C’est saint Paul lui-même qui le dit :

« Je ne prétends pas que la viande offerte aux idoles ou que les idoles elles-mêmes représentent quoi que ce soit. Mais je dis que les sacrifices des païens sont offerts aux démons, et non à Dieu, et je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Vous ne pouvez pas boire à la coupe du Seigneur et en même temps à celle des démons ; vous ne pouvez pas prendre part à la table du Seigneur et en même temps à celle des démons. »
1Co 10, 19-21

En identifiant les idoles de notre vie, nous pouvons nous libérer de leur emprise et retourner sans partage vers le Seigneur. C’est un véritable travail de conversion ! Avec mon mari, nous avons pris le temps un soir de réfléchir à nos idoles et de les identifier une par une. En couple, ce qui est génial, c’est que l’autre voit généralement plus clair sur nos idoles que nous 🙂 Cela nous a également permis de mieux nous connaître et de mieux nous comprendre.

Malgré tout, je découvre chaque jour de nouvelles idoles qui cherchent à prendre la place de Dieu dans mon cœur. A chaque fois que j’en repère une, je mets également le doigt sur le manque ou la blessure qui a encore besoin d’être visité par le Seigneur. Je Lui demande alors de me libérer de cette idole, et bien sûr je Lui demande également pardon. Notre Dieu est un Dieu jaloux, qui nous aime et qui ne peut que souffrir d’être délaissé, voire rejeté pour un autre.

Et seul Dieu peut vraiment nous combler

Je me rends de plus en plus compte de tous les vides de ma vie que je cherche à combler par autre chose que par Dieu. C’est assez vertigineux… Par exemple, quand je reçois une mauvaise nouvelle, j’ai souvent tendance à manger quelque chose de sucré pour m’aider à encaisser, et pour oublier je me réfugie dans les livres ou sur internet. Au lieu de cela, je pourrais me tourner vers Dieu et Lui demander de me consoler. C’est généralement plus efficace, mais combien de fois ne l’ai-je pas fait !

Dans les prochains articles de notre série sur les idoles, nous verrons plus en détail les différentes formes qu’elles peuvent prendre afin de mieux les identifier dans notre vie. J’espère que cela vous aidera à y voir plus clair et à toujours plus choisir Dieu ! Car je peux en témoigner, Lui seul peut vraiment nous combler, au-delà de toutes nos espérances.

« Ceux qui M’aiment et observent Mes commandements, Je leur montre Ma fidélité jusqu’à la millième génération » Dt 5, 10

J'ai voulu créer ce blog quand, encore lycéenne, je me suis mise à chercher des infos sur la vision chrétienne du couple et des relations, et que je n'ai rien trouvé d'intéressant sur internet ! Aujourd'hui, quelques années ont passé, je suis mariée depuis 2019 et maman de trois petits bouts - et vous êtes sur le blog que la lycéenne que j'étais rêvait de créer :)

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