(Je précise que je m’adresse aux femmes car en étant moi-même une, mais que la plupart des conseils peuvent aussi s’appliquer aux hommes) Tu es mariée à l’homme de ta vie mais tout est loin d’être rose, pailleté (#Kévin) et merveilleusement romantique ? Avant de crier au scandale ou de pleurer toutes les larmes de ton corps, sache que c’est notre charisme à nous, les femmes, de prendre soin de l’amour et de l’entretenir, et que Dieu t’a équipée pour cela, pour t’aider à réveiller l’amour quand la routine s’installe, que l’homme te tape légèrement sur les nerfs et que l’amour fou des débuts semble appartenir au passé. Alors haut les cœurs, concrètement je te donne aujourd’hui 6 tips simples et efficaces, qui ont fait leurs preuves, pour raviver la flamme de votre amour conjugal !
Petite info de départ
Dans un couple, on est deux. Donc sache qu’il n’existe aucune formule magique capable de tout changer dans ton couple, vu que ton mari reste libre de t’aimer ou non (et tant mieux, car comme ça, quand il t’aime, il t’aime vraiment). Mais cela ne veut pas dire que tu dois rester là, les bras croisés, totalement impuissante et découragée, quand tu as le sentiment que votre couple ronronne ou que l’amour meurt à petit feu. Tu as, au contraire, une très belle et importante mission en tant que femme, qui est de prendre soin de l’amour, d’être vigilante à ses signes d’affaiblissement, de travailler à le susciter à nouveau… Bref, si l’amour était un feu de cheminée, ton job serait de remettre des bûches, de souffler sur les braises, d’empêcher les flammes de s’éteindre.
Mais, surtout, n’oublions pas que dans un couple chrétien, on est trois. Dieu s’est engagé avec vous deux le jour de votre sacrement de mariage, et s’il y a bien quelqu’un qui préfère mourir plutôt que de ne pas tenir une promesse, c’est Lui. L’amour, l’Amour avec un grand A, c’est Lui. Donc ton job n’est pas de mettre de l’amour dans votre couple, ça tu en es incapable et ton mari aussi. Ton job est de veiller à ce que l’Amour, Dieu donc, soit toujours premier dans votre mariage et votre maison. Ton job est de faire appel à Lui constamment, de dépendre entièrement de Lui, tout en faisant ta part de veilleuse du foyer (de « remetteuse de bûches », disons). Mais le feu de votre amour conjugal, c’est Dieu et personne d’autre.
Sur ce, entrons dans le vif du sujet !
#1 – Parle le langage d’amour de ton mari
Si tu ne connais pas encore les 5 langages de l’amour mis en évidence par Gary Chapman, fonce lire un de ses livres (ça se lit très vite et très bien). Pour la faire brève, il part du principe que chacun d’entre nous a une façon privilégiée d’exprimer son amour, une sorte de langue maternelle de l’amour si l’on peut dire. Quand ce langage-là est utilisé par nos proches, nous nous sentons aimés et notre « réservoir d’amour » se remplit. A l’inverse, quand un autre langage est utilisé, qui ne nous est pas familier, nous avons du mal à nous sentir aimés et nos réserves s’assèchent progressivement.
Dans un couple, il est fréquent que deux langages différents soient parlés. Au stade des fiançailles, tous les langages de l’amour sont généralement utilisés (tomber amoureux rend inventif !), et nos différences de « langue maternelle » peuvent passer inaperçues. Mais ensuite, une fois mariés, avec le temps qui passe, on a souvent tendance à n’utiliser plus que notre langage de prédilection, et à oublier les autres. C’est là où le bât blesse, et où notre conjoint peut se sentir moins aimé, avoir l’impression qu’on ne tient plus vraiment à lui, etc.
Concrètement, voici la liste des 5 langages de l’amour :
- Les paroles valorisantes
- Le toucher physique
- Les services rendus
- Les cadeaux
- Les moments de qualité
D’expérience, on a souvent un langage prioritaire et un langage secondaire ; par exemple mon langage prioritaire est le toucher physique (donc si mon mari me prend dans ses bras, je me sens aimée à max) et mon langage secondaire serait plutôt les paroles valorisantes (un petit compliment ne fait jamais de mal !). Ce qui est important, c’est de parler le langage prioritaire de l’autre, de l’apprendre à fond pour devenir « bilingue », et de penser à parler également de temps en temps son langage secondaire. Et en cas de crise, de moment plus difficile, il est bon de s’y mettre deux fois plus !
#2 – Choisis bien tes reproches
Personne n’aime être critiqué, c’est un fait. Mais dans un couple, peut-être parce qu’on s’aime et qu’on est très proches, les reproches peuvent rapidement fuser, d’ailleurs souvent avec moins de précautions. Et dans ce domaine, il faut reconnaître que nous, les femmes, sommes particulièrement douées (même s’il y a évidemment des exceptions). Nous voyons plus facilement que les hommes ce qui ne va pas dans la relation, ce qui pourrait être amélioré, nous sommes souvent plus perfectionnistes et avons une vision élevée du couple et du mariage, et cela peut nous pousser à râler davantage, à pointer constamment ce qui ne nous plaît pas, et à nous plaindre de l’autre (surtout si nous sommes dans la dernière partie de notre cycle menstruel, tu sais, la phase juste avant les règles, celle où tu trouves subitement ton mari très relou…).
Concrètement, comment on arrête de balancer des critiques à la tête de son mari ? Déjà, en tenant sa langue et en s’obligeant à réfléchir à deux fois avant de parler (c’est de plus en plus facile avec le temps). Ensuite, en partant du principe que notre mari est de bonne volonté et qu’il nous aime (ça aide à changer de point de vue). Puis en évaluant l’importance du reproche à faire : si c’est futile et secondaire, on oublie ; si c’est effectivement important et nécessaire, on choisit le bon moment et les bons mots, en parlant de notre ressenti sans tomber dans l’accusation et le jugement d’intention. Et on la joue brève, sans développer un sermon ni se muer en drama queen (oui, cher mari, tu rigoles, mais reconnais que j’ai fait des progrès dans ce domaine).
#3 – Pratique la gratitude
Peut-être es-tu comme moi et trouves-tu que la gratitude, en veux-tu, en voilà, ça commence à bien faire (je te rassure, je ne suis pas un gourou du développement personnel, alors ne passe pas trop vite au point suivant). Oui, ça peut être lassant de s’entendre répéter à tout bout de champ qu’il faut tenir un carnet de gratitude et toujours voir le verre à moitié plein. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Je te parle de la gratitude, la vraie, qui nous pousse à louer Dieu même quand c’est difficile, qui ravive notre espérance dans les moments de doute, et qui remplit notre cœur de reconnaissance.
Quand ton mari t’exaspère, tu as sûrement davantage envie de lui dire ses quatre vérités que de te remémorer tout ce qu’il a fait par amour pour toi. Pourtant, c’est une voie de salut pour ton mariage. Déjà, parce que ça t’aide à aimer ton mari, ce qui est quand même la base ; également, parce que ça te pousse à prendre de la hauteur et à ne pas t’arrêter aux problèmes du moment. C’est fou le nombre de preuves d’amour qu’une parole blessante dite un peu trop vite peut faire oublier. Au lieu de minimiser les preuves d’amour et de dramatiser les contrariétés, apprenons à nous remémorer de ce qui nous a touchées (comme Marie qui gardait tout dans son cœur – c’est une attitude très féminine) et à ne pas nous appesantir sur le reste.
C’est une attitude du cœur qui se travaille avec la grâce de l’Esprit-Saint. Ensuite, naturellement, il nous sera beaucoup plus facile d’exprimer notre reconnaissance à notre mari, elle débordera de notre cœur de plus en plus spontanément ! Mais n’oublions pas cette étape, de dire à notre conjoint que nous éprouvons de la gratitude pour telle parole dite un peu plus tôt, pour tel service rendu, pour tel trait de son caractère que nous admirons… Parfois, cela ne nous semblera pas naturel, surtout au début, mais cette reconnaissance exprimée très fréquemment peut vraiment raviver la flamme dans un mariage qui bat de l’aile, c’est un tips qui a fait ses preuves !
#4 – Vis une mission en couple
Tu ne t’y attendais pas, à celle-là, non ? Je connais beaucoup de couples très engagés dans l’Église ou tel ou tel mouvement, mais chacun de leur côté. Monsieur s’investit à fond dans le conseil paroissial et Madame fait du caté et de l’éveil à la foi (j’assume le cliché), mais ils ne font rien ensemble. Les réunions de l’un ou de l’autre prennent du temps, mais c’est encore un temps qui n’est pas passé ensemble. On se partage ce qu’on vit (et encore, pas toujours), mais ce n’est pas pareil que de le vivre à deux.
A l’inverse, vivre une mission en couple, qu’il s’agisse d’une mission d’évangélisation, d’un service paroissial ou d’un engagement auprès d’une communauté, voilà qui peut tout changer. Finies les réunions en solo qui empiètent sur les soirées de couple ! Mais surtout, c’est une source de fécondité et d’épanouissement en couple, qui ouvre notre mariage sur les autres et le rend missionnaire. Une mission vécue en couple, en s’appuyant sur notre sacrement de mariage, n’a rien à voir avec une mission vécue en solo. Vivre des missions en couple rend amoureux, vraiment, car cela ancre encore davantage notre mariage en Dieu (pour creuser le sujet, tu peux jeter un coup d’œil à l’article La mission en couple, un cadeau extraordinaire).
#5 – Fais un check-up honnête de ta vie
Ou un examen de conscience, pour être plus précise. Au lieu de constamment tenir l’autre pour responsable de nos problèmes, nous avons besoin de poser un regard lucide sur notre propre responsabilité, sur nos compromissions avec le péché, nos négligences, notre paresse à faire ce qui est bien. Il ne s’agit pas de s’autoflageller mais de regarder la réalité en face, avec toutes ses nuances. Personnellement, je trouve qu’il y a un grand pas de fait quand on arrête de se victimiser et qu’on commence à se penser capable de faire changer les choses – en plus, cela nous aide à ne plus accuser l’autre (pour qu’il y ait une victime, il faut forcément un bourreau).
Alors, où en suis-je niveau fidélité ? Il ne s’agit pas seulement d’éviter l’adultère, mais d’être fidèle dans les petites choses (les temps de couple, le juste équilibre avec le travail et les enfants, les écrans…). Où en suis-je dans l’ouverture à la vie ? La contraception tue l’amour et la vérité dans le couple, et c’est aussi vrai pour la mentalité contraceptive que l’on peut parfois avoir, quand on est complètement fermé intérieurement à l’arrivée d’un enfant, même sans prise de contraceptif. Où en suis-je dans le respect de la liberté de l’autre ? Il est si facile de voir l’autre comme une extension de nous-mêmes au lieu de le voir comme un être à part entière (voir l’article L’amour est le contraire de la possession). Suis-je toujours bien au clair sur l’indissolubilité de notre mariage ? Combien de couples se laissent-ils la possibilité d’une porte de sortie, plus ou moins consciemment, ne se rendant pas compte qu’ils minent leur mariage en ayant ce genre de mentalité (je pense aux questions de la communauté des biens, à la recherche parfois mal ajustée d’une indépendance financière, ou parfois tout simplement le fait d’envisager le divorce comme un futur possible, et de s’y préparer mentalement de manière inavouée).
#6 – Laisse le maître de l’amour t’enseigner l’amour
Ça peut paraître un peu cliché dit comme ça, mais c’est un fait : seul Dieu peut véritablement nous apprendre comment aimer en actes et en vérité (les conseils de Mme Michu valent ce qu’ils valent, n’empêche que sa vision de l’amour est forcément imparfaite et morcelée). Je pourrais te parler de l’importance de lire de bons livres sur le mariage chrétien, te recommander chaudement de faire une retraite de couple régulièrement, insister sur la nécessiter d’un accompagnement spirituel individuel ET de couple, et tout cela peut effectivement tout changer dans ton mariage. Mais rien ne remplacera ta prière quotidienne, ton cœur à cœur avec Dieu, pendant lequel, lentement mais efficacement, le Seigneur te travaillera, modèlera ton cœur pour le rendre toujours plus semblable au Sien, remplira ton réservoir d’amour et te donnera un nouveau regard sur ton mari.
Car oui, aimer, ça s’apprend, et ça prend toute une vie. Quand la flamme s’affaiblit dans le couple, c’est toujours une excellente occasion d’approfondir notre apprentissage de l’amour. Je crois que le Seigneur permet que nous traversions des phases plus arides dans notre amour conjugal pour nous montrer nos difficultés à aimer vraiment et nous enseigner de nouvelles facettes de l’amour. Bénies soient les crises qui ont fortifié notre amour ! Si notre conjoint était parfaitement aimable, idéalement bon et aimant, nous ne progresserions jamais. Et puis, quel serait notre mérite à aimer un tel conjoint ? Comment nous sanctifierions-nous ? C’est pour cette raison que Dieu met toujours ensemble deux pécheurs, pour qu’ils apprennent ce que signifie l’amour inconditionnel.
Arrêtons de fantasmer sur le conjoint idéal (je suis sûre qu’il est très relou au bout de quelques années de mariage, comme tout le monde). Décidons d’aimer notre conjoint maintenant, tel qu’il est, avec toutes ses aspérités et fragilités. Ce qui nous énerve chez lui vient bien souvent révéler quelque chose à guérir chez nous, et c’est très bien ainsi. Plus nous l’accepterons tel qu’il est, plus nous serons capables de nous aimer nous aussi telles que nous sommes, et d’ouvrir nos cœurs à l’amour miséricordieux du Seigneur. Aimer rend amoureux, alors décidons d’aimer, même quand cela ne nous semble pas naturel, et nous serons surprises de constater que l’amour appelle l’amour, et qu’en aimant davantage… on aime encore davantage.
« L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais. »
1 Corinthiens 13, 4-8
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