Sujet tabou s’il en est, la différence hommes/femmes est de plus en plus niée et mise au placard. Pourtant, elle touche directement à la question de notre identité et de notre sexualité, et on ne peut pas dire que ce soit secondaire dans notre existence ! Il est plus que jamais nécessaire de réaffirmer cette différence essentielle pour pouvoir bâtir des couples solides et durables.
Le plan originel de Dieu
Nous vivons aujourd’hui dans une grande confusion, et il est bon de revenir aux fondamentaux : qu’est-ce que Dieu voulait, à l’origine, dans Son plan d’amour pour nous ? La réponse à cette question se trouve comme bien souvent dans le livre de la Genèse :
« Dieu créa l’homme à Son image, à l’image de Dieu Il le créa, Il les créa homme et femme. » Gn 1, 27
La différence sexuelle est donc dans le plan de Dieu dès l’origine. Dieu nous crée ainsi, soit homme, soit femme ; tant homme que femme, nous sommes à l’image de Dieu, nous Lui ressemblons. De fait, nous sommes véritablement des fils et filles bien-aimés du Père. C’est extraordinaire de se dire que notre Dieu est père, que les pauvres humains que nous sommes sont ainsi des enfants de Dieu ! Le monde serait changé si nous en prenions vraiment conscience !
« Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous Lui serons semblables car nous Le verrons tel qu’Il est. Et quiconque met en Lui une telle espérance se rend pur comme Lui-même est pur. »
Jn 3, 1-3
La question de notre identité profonde est donc cruciale car si nous ne savons pas que nous sommes des enfants de Dieu, il nous manque la clef essentielle de la compréhension et de la connaissance de nous-mêmes. Il n’est pas anodin qu’en cette époque fortement déchristianisée, marquée par le rejet de Dieu, tant de personnes se sentent perdues au niveau de leur sexualité et cherchent à se définir par des termes de plus en plus compliqués (et abstraits, car complètement déconnectés de la vérité profonde inscrite en nous dès notre conception).
Si nous savons que nous sommes créés par Dieu, nous savons que nous sommes Ses enfants, que nous sommes homme, que nous sommes femme, et que c’est ainsi que, dans Son immense dessein d’amour, Dieu l’a voulu pour nous. C’est un chemin de bonheur, un chemin de paix, un chemin d’unité intérieure qui nous ramène toujours plus vers notre Créateur.
Hommes vs femmes, une guerre qui n’a pas lieu d’être
Ce chemin d’unité intérieure est bien sûr entaché par le péché originel. Nous cherchons tous la réponse à cette question fondamentale : « qui suis-je ? », mais la blessure du péché rend cette quête beaucoup plus difficile. Nous tentons alors de nous définir par des étiquettes, qui nous mettent dans des cases, nous enferment et nous coupent de notre liberté d’enfants de Dieu.
Le péché originel nous pousse également à entrer dans une « guerre des sexes ». Quand Adam voit Eve pour la première fois, il exulte, il est comme en extase devant sa beauté (« Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ! » Gn 2, 23). Il est bien loin de chercher à se comparer à elle, à la rabaisser, à entrer en conflit avec elle.
De fait, le dessein de Dieu est l’union de l’homme et de la femme :
« À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. » Gn 2, 24
L’homme et la femme sont faits pour ne faire qu’un, pas pour s’affronter ! C’est le péché originel qui nous pousse à entrer en guerre l’un contre l’autre. Avant la cassure du péché, Adam et Eve n’avaient pas honte de se voir nus, c’est-à-dire qu’ils n’avaient pas honte de leurs différences physiques, pas honte de leur corps. Mais après avoir péché, ils cherchent à se couvrir de pagnes et ont même peur du regard de Dieu sur eux (Gn 3, 7-10).
Le monde a peur de la différence hommes/femmes
Comment le dire autrement ? Les femmes ont honte de leurs qualités féminines. C’est presque devenu une insulte de dire à une femme qu’elle est douce, accueillante, maternelle, et même féminine tout simplement. Quant aux hommes, ils ont également honte de leurs qualités masculines. S’ils se disent fiers d’être un homme, on risque de les accuser de machisme et de misogynie !
Alors, au lieu de voir nos qualités précieuses et complémentaires, nous entrons dans un rapport de force où chacun cherche à dominer l’autre. Les femmes veulent faire de leur mari un « gentil toutou », bien sage, bien poli, loin de l’homme indomptable qu’il est appelé à être, et les hommes tendent à écraser leur femme pour s’affirmer, lui manquant de respect et de considération, ce qui va parfois dramatiquement jusqu’au viol et aux violences conjugales.
A cela, il faut ajouter que toute différence hommes/femmes tend à être gommée dans une confusion généralisée et destructrice. Les femmes ont d’abord été incitées à ressembler toujours plus aux hommes, et maintenant les hommes doivent de plus en plus ressembler aux femmes. La honte d’Adam et Eve, honte de leur sexe, honte de leur corps et de leur sexualité, est encore pleinement d’actualité, visiblement.
N’exagérons-nous pas un peu ?
Peut-être vous dites-vous que je brosse un tableau bien sombre de nos relations hommes/femmes et de l’acceptation de nos différences mutuelles. Peut-être pensez-vous que j’exagère en affirmant que cette différence tend à être effacée. Pour appuyer mes propos, je voudrais simplement vous montrer quelques photos de célébrités prises lors du MET Gala de 2021, l’un des évènements de mode les plus importants au niveau mondial.
En réalité, lorsque j’ai vu ces photos, par hasard, cela a constitué un déclic pour moi. J’ai été choquée. Et je me suis rendue compte du rôle primordial des vêtements sur notre manière d’appréhender l’identité des autres, et notre propre identité. Voici les photos en question :
Bref… Arrêtons-nous là. Alors oui, il y avait aussi des femmes en robe de gala, et des hommes en costard-cravate, comme dans la vraie vie, mais ce n’est pas ce qui nous intéresse aujourd’hui. La vérité, c’est qu’on assiste de plus en plus à un « brouillage » des différences hommes/femmes, et cette confusion passe notamment par les vêtements.
L’habit ne fait pas le moine… mais il y contribue
Il y a plusieurs décennies de cela, les femmes se sont battues pour pouvoir porter le pantalon au quotidien, censé être plus pratique que les jupes ou les robes et jusqu’ici réservé aux hommes. A présent, la plupart des femmes portent plus souvent le premier que les secondes. Moi la première, je ne mettais des robes que lors des fêtes ou des évènements importants (et encore, pas toujours).
A côté de cela, à part quelques férus d’Irlande portant le kilt le jour de la St-Patrick, je pense que vous n’avez pas vu beaucoup d’hommes mettre des jupes ! Mais si le temple de la mode qu’est le MET Gala, définissant mondialement les tendances à venir en matière d’habillement, choisit de présenter des hommes en robe, c’est qu’on peut s’attendre à ce que cela se généralise dans les années à venir.
Est-ce que c’est grave ? Non, d’un point de vue purement « fashion » (même si, bon, le rideau de douche, on repassera). Mais d’un point de vue plus profond, oui, c’est grave. Car notre identité, notre sexualité, s’expriment aussi à travers nos vêtements. Quand un prêtre porte une soutane ou un col romain, on sait qu’il est prêtre ; idem pour les religieuses avec le voile ou les moines avec la bure.
Eh bien, traditionnellement, dans nos civilisations occidentales, le pantalon est associé aux hommes et la robe aux femmes. Il suffit de voir les petits bonshommes qui ornent les portes des toilettes publiques… Alors oui, je vais me faire taper sur les doigts par beaucoup de gens en disant cela, mais c’est un fait. Quand on voit un homme porter une robe, il y a toujours quelque chose d’un peu gênant, de perturbant pour notre esprit. Peut-être dans quelques années y serons-nous tellement habitués que cela ne nous fera plus rien, mais en attendant, c’est le cas.
C’est en voyant ces photos que j’en ai pris conscience
Je me sentais femme bien que mettant quasi exclusivement des pantalons… mais ces photos m’ont dérangée. Je suis alors allée regarder du côté de la Bible, pour voir si Dieu parlait quelque part des vêtements. Et je suis tombée sur ce verset :
« Une femme ne portera pas un costume d’homme, et un homme ne revêtira pas un vêtement de femme : quiconque fait cela est une abomination pour le Seigneur ton Dieu » Dt 22, 5
Une abomination ! Les mots sont un peu fort, quand même, me suis-je dit alors… Mais aujourd’hui, je pense que je comprends mieux ce que veut dire ce passage du livre du Deutéronome. Le vêtement, et de manière générale tout ce que nous portons (y compris notre prénom, nos pensées, notre façon d’agir…), reflète notre identité profonde. Il doit manifester que nous sommes enfants de Dieu, et cette manifestation passe par tous ces éléments, qui nous semblent parfois superficiels, mais qui ont en réalité un impact plus fort qu’il n’y paraît.
Dieu nous a créés hommes et femmes et veut que nous n’en ayons pas honte. Il veut que nous soyons pleinement hommes, pleinement femmes, pleinement enfants de Dieu. Certes, ce n’est pas toujours facile, mais c’est ce vers quoi nous devons tendre de toutes nos forces, pour notre bonheur.
Personnellement, cette prise de conscience m’a poussée à opérer un changement drastique dans ma garde-robe : désormais, je porte majoritairement des jupes et des robes, et s’il m’arrive de mettre encore des pantalons, je prends toujours soin de l’agrémenter d’une touche féminine (un petit haut mignon, des boucles d’oreille, du rouge à lèvres…). Et, croyez-le ou non, je me sens beaucoup mieux dans ma peau depuis.
Soyons fiers de ce que nous sommes
Soyons fiers d’êtres différents ! Différents de notre conjoint, notamment, mais aussi de nos frères et sœurs si nous en avons, de nos parents, de tous ceux qui nous entourent… Soyons fiers d’être uniques au monde !
Si Dieu nous a créés homme, s’Il nous a créés femme, ce n’est pas secondaire, ce n’est pas de la décoration. Nous ne sommes pas interchangeables. Ce n’est certes pas ce qu’affirme le discours ambiant, mais n’est-ce pas notre devoir de chrétiens que d’aller à contre-courant ?
Je suis femme ; Dieu aurait pu me créer homme, mais s’Il a choisi de me créer telle que je suis, c’est pour mon bonheur et pour celui de ceux qu’Il me confie. Avec mon propre charisme féminin, mes qualités différentes des qualités masculines, le Seigneur m’envoie en mission et me demande d’être le sel de la terre et la lumière du monde (Mt 5, 13-15). C’est également ce qu’Il demande à tout homme, à toute femme, et ce chemin de réconciliation avec notre identité blessée est un chemin de vie, véritablement missionnaire.
Je vous laisse avec cette phrase de saint Jean-Paul II, extraite de sa lettre apostolique Mulieris Dignitatem sur la dignité et la vocation de la femme :
« L’homme et la femme sont appelés depuis le commencement non seulement à exister « l’un à côté de l’autre » ou bien « ensemble », mais aussi à exister réciproquement « l’un pour l’autre ». » St Jean-Paul II
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