LA chose qui pourrit ta vie de maman 🤮

(Je parle de quelque chose qui pourrit notre vie à toutes, les mamans, ou qui du moins menace chacune de nous, mais si tu n’es pas maman, je parie que ça peut quand même t’intéresser)

Une vie de maman pourrie ? 🤨

Nos vies de mamans ne sont pas linéaires et nous avons chacune un rapport différent à la maternité, on est d’accord. Je suis quand même surprise de voir le nombre de mamans qui vivent mal le fait d’avoir des enfants alors que ces derniers étaient pleinement voulus et attendus… Et moi-même j’ai connu cela, dans mes premières années de maman, avec un beau burn-out maternel pour couronner le tout (le « beau » est ironique bien sûr, en réalité j’avais rarement été aussi mal de ma vie).

Je suis étonnée de voir le nombre de femmes autour de moi qui subissent leur maternité, la vivent comme un fardeau, voire comme une prison de laquelle il est impossible de s’échapper. Toutes étaient heureuses d’avoir un enfant, à la base… et puis, finalement, la réalité s’est avérée moins rose que ce qu’elles imaginaient jusqu’à devenir, à leurs yeux, une vie pourrie (qu’elles se l’avouent ou non).

Est-ce à dire que devenir maman consiste à souffrir, encaisser, subir, ne plus avoir de vie ? Bien sûr que non. Je connais aussi des mamans qui kiffent leur vie de maman, et c’est d’ailleurs le cas pour moi aujourd’hui. Paradoxalement, en ce qui me concerne, le burn-out maternel a été un vrai révélateur des dysfonctionnements qui m’empêchaient d’aimer la maternité, et en les corrigeant petit à petit, je me suis surprise à découvrir à quel point j’aimais être maman, finalement (si tu veux savoir comment je suis sortie du burn-out maternel, ça se passe ici).

Aujourd’hui, il me semble de plus en plus clair qu’une chose, principalement, pourrit notre vie de maman à toutes (ou menace de le faire). Et cette chose, il s’agit de…

…la mentalité de victime 😩

La mentalité de victime, qu’est-ce que c’est ? C’est le fait de penser que nous sommes moins chanceuses que les autres, que la vie est moins tendre avec nous, que nous souffrons davantage que le commun des mortels, bref que nous n’avons pas la vie que nous méritons. Et si cette tendance à la victimisation est universelle et peut tous nous toucher à un moment ou un autre de notre vie, force est de constater que les mamans sont particulièrement touchées par ce problème…

L’attitude victimaire est bien connue en psychologie. Si tu veux creuser le sujet, je t’invite à lire Le Triangle maléfique – Sortir de nos relations toxiques du père Pascal Ide. Il y parle du Triangle de Karpman et développe longuement la question de la mentalité de victime.

« Pour dramatiser, le Victimaire fait notamment appel à plusieurs mécanismes : il intensifie (« Je n’ai jamais été aussi mal qu’aujourd’hui ») ; il absolutise (« Arrivée à mon âge, ne rêvons pas, on ne trouve plus de conjoint ») ; il généralise (« A chaque fois que je m’en vais, un de mes enfants tombe malade ou ma voiture tombe en panne ») ; il fixe-fige dans le temps (« De toute manière, on ne se remet jamais de la mort de son épouse ») ; il compare (« Quand je vois le travail qui me tombe dessus, je rêverais d’avoir ta vie de retraité »). »

Une bonne façon de savoir si nous avons une tendance victimaire ou non, c’est de prêter attention à notre monologue intérieur, les pensées qui nous viennent face aux situations que nous vivons. Si nous utilisons beaucoup le « pourquoi ? » (par exemple : « pourquoi c’est toujours sur moi que ça tombe ? »), il n’y a pas photo : nous avons probablement une mentalité de victime 🙃 Je t’explique d’ailleurs dans cet article comment en finir avec les « pourquoi ? » si le sujet t’intéresse.

Une vision pourrie de la maternité ?

Une chose qui favorise grandement, il me semble, la mentalité de victime très répandue chez les mamans, c’est justement la vision que nous avons de la maternité. Et cette vision, dans notre société actuelle, n’est pas forcément très positive, malheureusement. Sous prétexte de décomplexer les mamans (ce qui est une bonne chose en soi), on en arrive à ne montrer que les mauvais côtés de la maternité. Au risque parfois de faire fuir les femmes qui se posent la question d’avoir un enfant…

On met l’emphase sur tout ce que les mamans ne peuvent plus faire depuis qu’elles ont un bébé (comme rentrer dans leurs anciens jeans ou faire la grasse matinée), sur les réelles difficultés qu’elles peuvent rencontrer en devenant mères (comme l’équation perso/enfants/travail/couple si compliquée à résoudre), mais ce qui est beau, épanouissant et source de bonheur dans la maternité est finalement beaucoup moins évoqué.

Il n’est pas rare d’entendre des phrases comme : « On les aime mais qu’est-ce que ça fait du bien quand ils ne sont plus là (les enfants) » ; « Un enfant, c’est facile à faire, mais qu’est-ce que c’est pénible ensuite » ; « On les aime encore plus quand ils dorment (toujours les enfants) »… et autres joyeusetés.

Passons sur le fait que ce genre de phrases blesse très certainement le cœur de Dieu, qui a voulu ces enfants de toute éternité, qui les aime, et qui nous les a confiés parce qu’Il nous aime également… Ce qu’il est bon de réaliser, je crois, c’est que notre vision de la maternité impacte énormément notre façon de vivre cette même maternité, y compris – et surtout, d’ailleurs – dans les moments difficiles.

As-tu choisi d’être maman ?

Cette question, je me la suis posée à plusieurs reprises. Au fond, depuis mon plus jeune âge, je rêvais d’être maman à mon tour. Je réfléchissais déjà aux prénoms de mes futurs enfants (spoiler : aucun n’a été gardé), je me visualisais déjà enceinte ou allaitante et j’avais terriblement hâte… Pourtant, quand je suis devenue maman, on n’aurait pas vraiment dit quelqu’un qui réalise son rêve de toujours, mais plutôt quelqu’un qui souffre, qui subit et qui aimerait s’échapper de la situation.

J’étais en train de vivre mon rêve ! Mais je ne le voyais même pas. Je ne voyais que ce qui n’allait pas, le quotidien radicalement chamboulé, le sentiment d’être dépassée, la fatigue et l’impossibilité de revenir à ma « vie d’avant ». En réalité, dans cette fameuse « vie d’avant », je n’avais qu’une idée en tête : devenir maman. Et maintenant que je l’étais, je ne voulais pas réellement revenir en arrière, mais je subissais trop pour ne pas être nostalgique du passé.

Je crois que nous sommes nombreuses à subir notre maternité, comme si nous ne l’avions pas choisie. Pour certaines d’entre nous, c’est le cas : la maternité est arrivée par surprise, sans anticipation, parfois même alors que nous ne le voulions pas. Pour d’autres, elle est arrivée bien plus tard qu’elles ne l’imaginaient, après des années d’attente et de désillusions. Mais quelle que soit notre situation, nous pouvons toutes choisir cette maternité qui s’impose à nous. Nous pouvons, à tout moment, choisir de dire oui à ce que le Seigneur nous propose de vivre.

Ce choix change tout. Jésus, dans chaque situation qui se présente à nous, nous pose implicitement (et parfois explicitement) cette question : « Veux-tu ? ». « Acceptes-tu de te laisser transformer par Moi ? Es-Tu d’accord pour faire Ma volonté, en croyant fermement que tout ce qui t’arrive concourt à ton bien, car Je suis bon et Je t’aime ? »

Face à ce choix, que nous avons toujours car Dieu respecte plus que tout notre liberté, nous pouvons dire oui et entrer dans le plan de Dieu, ou dire non, et nous rebeller intérieurement (ce qui ajoute de la souffrance à la souffrance). Et c’est dans cette rébellion intérieure se cache la mentalité de victime qui nous habite toutes à un moment ou à un autre.

Tu n’es pas une victime

Il y a de vraies situations où nous pouvons nous retrouver victimes : si quelqu’un nous vole quelque chose ou nous fait du mal injustement, par exemple. Mais nos enfants ne nous volent rien. La maternité n’est pas là pour nous faire souffrir. Le problème, c’est que nous nous pensons victimes et qu’il nous faut donc trouver un coupable. Et selon les fois, nos enfants, notre mari, la société, ou même Dieu seront les boucs émissaires, les coupables tout trouvés. Pourtant, bien souvent, c’est notre façon de nous comporter en victimes qui est la cause de notre malheur.

J’ai longtemps accusé implicitement mes enfants et mon mari de m’empêcher de prendre du temps pour moi, avant de réaliser (moment type « claque dans la figure » pour moi 🤯) qu’en fait c’était moi qui m’empêchait de prendre ce temps. Ce n’est pas à mes enfants de prioriser pour moi mes moments de pause. Mon mari peut y penser et m’encourager, mais in fine ce sera toujours à moi de prendre ce temps perso et de le faire respecter.

En ce qui me concerne, je n’arrivais pas à prioriser mes temps à moi, et même quand j’avais du temps devant moi pour faire quelque chose, soit je scrollais sans but sur Internet, soit j’en profitais pour faire avancer ma to-do list, soit je ne savais tout simplement pas quoi faire de ce temps-là. Il a fallu que j’en prenne conscience, et que j’arrête d’accuser les autres, pour sortir de la mentalité de victime et reprendre les choses en main. Maintenant j’ai des temps pour moi définis tout au long de la journée, personne n’en pâtit, au contraire, et je sais exactement quoi faire pendant ces temps-là pour qu’ils soient réellement ressourçants.

Ce n’est qu’un exemple, mais plus le temps passe, plus je réalise à quel point je me dis facilement « je ne peux pas » ou « je n’ai pas le choix », et à quel point cela me pousse à éprouver du ressentiment envers mon mari, mes enfants ou tout simplement mon rôle de maman. A l’inverse, je réalise aussi avec le temps qu’en sortant de la mentalité de victime et en regardant la situation le plus objectivement possible, il existe toujours des solutions. Mais ma vision victimaire des choses m’empêchait de les voir.

Sortir de la mentalité de victime 💥

Plus tu t’es enfoncée dans la mentalité de victime, plus cela demandera du temps pour en sortir, mais je crois vraiment qu’il est toujours possible de le faire. Cela demande aussi de l’humilité, et d’accepter de se décentrer de soi-même. Mais c’est un chemin de croissance et de guérison qui produit de grands fruits, et pour rien au monde je ne voudrais retourner en arrière !

Le chemin le plus court pour sortir de la victimisation est la gratitude. Cela implique de regarder la situation avec des yeux nouveaux. Si mes enfants sont malades tous ensemble un dimanche, je peux râler sur le fait qu’on ne pourra pas profiter du week-end, que c’est fatigant de gérer des enfants malades et qu’ils le sont tous ensemble (« forcément, ça tombe sur moi, et les trois enfants le même jour, vraiment c’est pas une vie ! » = mentalité de victime) ; ou alors je peux regarder les choses avec gratitude et me dire : « ça tombe bien, je suis disponible, pas besoin de m’arranger avec l’école ou le boulot, en plus je les soigne tous ensemble, je ne vais pas enchaîner les enfants malades les uns après les autres ! ».

Tout est question de point de vue.

J’ai aussi appris (et j’apprends toujours) à accueillir les petites interruptions, les imprévus, les désagréments du quotidien comme des cadeaux du Seigneur. Je les vois comme des petits cadeaux qui m’obligent à sortir de ma zone de confort, à davantage me laisser faire par Dieu, à éviter la tentation de tout contrôler, bref, comme des petits cadeaux sur mon chemin de sainteté.

Si un enfant se réveille plus tôt de sa sieste, mon premier mouvement est de râler intérieurement, mais avec l’habitude je me reprends plus vite et je dis de plus en plus rapidement mon « oui » au Seigneur : « ok Seigneur, j’accepte de me laisser déranger, que mes plans soient bousculés, je Te fais confiance ». C’est aussi l’occasion d’offrir ma contrariété au Seigneur pour qu’elle porte du fruit.

Et ça, ça change tout.

La maternité est un autoroute vers le Ciel. J’en suis de plus en plus persuadée. Chaque jour, en tant que mères, nous apprenons à mourir à nous-mêmes et à nous donner avec amour. Nous apprenons à accueillir les interruptions avec le sourire, à prendre soin des plus petits, à ouvrir notre cœur aux imprévus de Dieu.

Comme la vigne taillée par l’ouvrier, ce n’est pas agréable de se laisser travailler par le Seigneur. C’est même souvent douloureux. Mais plus nous nous laissons faire, plus nous découvrons que notre liberté grandit, que notre bonheur grandit aussi, et que nous nous épanouissons mystérieusement à travers tout cela.

Un verset de la Bible m’a particulièrement confortée dans mon rôle de maman, dans la première lettre de saint Paul à Timothée :

« La femme sera sauvée en devenant mère, à condition de rester avec modestie dans la foi, la charité et la recherche de la sainteté »
(1Tm 2, 15)

 

Notre maternité est un chemin que Dieu utilise pour nous sauver ! Et quand Il appuie sur nos blessures, qu’Il agit comme un révélateur de ce qui ne va pas en nous, ce n’est pas pour nous blesser, mais pour nous guérir. Pas étonnant que la maternité soit un challenge pour beaucoup d’entre nous.

La mentalité de victime affaiblit notre foi (elle nous pousse à accuser le Seigneur), notre charité (elle nous entraîne à voir les autres comme des ennemis) et notre recherche de la sainteté (nous refusons de mourir à nous-mêmes et de consentir à la volonté de Dieu pour nos vies). Mais ce n’est pas une fatalité. Le Seigneur a le pouvoir de nous sauver de nos schémas de pensée victimaires, pour nous redonner notre liberté et la joie d’être des enfants de Dieu !

Alors, qu’en penses-tu ? La mentalité de victime est-elle un obstacle dans ta vie de maman (ou dans ta vie tout court) ? Dis-le moi en commentaires 😉

J'ai voulu créer ce blog quand, encore lycéenne, je me suis mise à chercher des infos sur la vision chrétienne du couple et des relations, et que je n'ai rien trouvé d'intéressant sur internet ! Aujourd'hui, quelques années ont passé, je suis mariée depuis 2019 et maman de trois petits bouts - et vous êtes sur le blog que la lycéenne que j'étais rêvait de créer :)

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